Pourquoi un canal ?

(Texte réalisé à partir du dépliant édité par l’Office du Tourisme)

La canalisation des rivières de Bretagne débute au XVIème siècle par la Vilaine, décidée lors de la réunion du Duché de Bretagne au royaume de France de l’Ouest. Le transport de grosses quantités de marchandises à bas prix est alors un vrai souci car les routes sont peu praticables et le train n’existe pas encore ! D’autre part, il s’agit d’amener des produits en Bretagne intérieure pour lutter contre la misère. C’est donc d’abord pour pour des raisons économiques que la construction du Canal est envisagée.

En 1746, F-J de Kersauzon produit un mémoire sur la canalisation de la province dans un but économique mais aussi stratégique. D’ailleurs éclatent en 1803 de nouvelles hostilités avec l’Angleterre : il est alors primordial de relier les arsenaux bretons (Brest, Lorient, Indret) et le port de Saint Malo afin de contourner le blocus instauré par la marine britannique ! C’est ainsi qu’en 1810, un décret impérial signé par Napoléon 1er décide la création du canal de Nantes à Brest.

Le canal est achevé… Une trentaine d’années plus tard !

Le 1er janvier 1842, après des travaux longs et difficiles effectués par des prisonniers de guerre, forçats, soldats insoumis, le canal de Nantes à Brest était livré à la navigation sur toute sa longueur.

Travailleurs Canal

L’économie et les loisirs

Cette voie d’eau joua un rôle de tout premier ordre pour désenclaver la Bretagne et permettre ainsi son essor économique. Les péniches transportaient du minerai de fer de Bilbao, de la houille du Pays de Galles, des produits agricoles collectés le long du parcours, du bois de Bretagne intérieure, des épices en provenance du port de nantes, de l’ardoise et du tuffeau de l’Anjou. Elles apportaient également en Bretagne les engrais et les amendements destinés à enrichir des terres jusque là très ingrates, véritable révolution agricole.

Cependant comme dans les autres régions françaises, l’avènement du chemin de fer devait être fatal au rôle économique du canal.

Aujourd’hui les plaisanciers ont remplacé les mariniers, et font revivre le canal où l’on peut découvrir au fil des écluses une succession de paysages champêtres, de bois et de villages paisibles et accueillants.

La section Nantes – Redon comprend 17 écluses et permet de parcourir environ 100 kms en empruntant d’abord l’ Erdre, une des plus belles rivières de France selon François 1er.

Pour accéder au canal en direction de Nantes, il faut en quittant Redon, descendre la rivière pendant vingt ou trente minutes avant d’arriver à l’écluse qui est incrustée dans la rive gauche. Après avoir passé l’Ecluse, une croissière de deux ou trois heures s’offre à vous avant d’arriver à Guenrouët..

Guenrouët même est un lieu d’amarrage agréable possédant deux restaurants au bord de l’eau. Un ponton visiteur permet aux plaisanciers de s’amarrer pour 48 heures gratuitement. La halte nautique possède un gîte pour les touristes de passage.

HALTENOTIC

 

Pour pouvoir continuer encore longtemps à bénéficier d’une telle richesse, merci de respecter l’environnement, d’éviter tout bruit superflu et de jeter vos déchets dans les poubelles mises à disposition aux aires d’arrêt. Nous vous recommandons d’observer la plus grande courtoisie avec les autres usagers de la voie d’eau : les pêcheurs, les riverains et les autres plaisanciers.

Le paysage

Telle une très longue anguille, le canal serpente à travers les terres sur 360 kilomètres, de la toute première écluse à Nantes à la 236ème et dernière située à Chateaulin. Entre Nantes et Redon, il s’étire sur 95 km, il est constitué de quatre sections : d’abord le cours naturel de l’Erdre sur 21 kilomètres, puis une section artificielle alimentée par l’étang de Vioreau. Vient ensuite la rivière de l’Isac, une dernière partie artificielle de Fégréac à Redon achève l’ouvrage.

Le canal de Nantes à Brest est un espace naturel sensible. En effet, préservé de l’urbanisation (à l’exception des maisons éclusières) et des voies de circulations routières et ferrées, le canal traverse de larges étendues colonisées par une multitude d’espèces faunistiques et floristiques croissant à l’abri des contraintes rencontrées par aileurs. Il constitue par conséquent un formidable corridor biologique.

Si vous êtes attentifs, vous pourrez apercevoir toutes sortes d’espèces animales, qu’elles soient amphibies comme la loutre d’Europe, terrestre comme l’écureuil roux ou le sanglier, volantes comme le héron cendré.

HERON1

Côté flore, une grande variété s’offre à vous, très représentative des millieux traversés. De magnifiques alignements d’arbres, notament des tilleuls et des douglas permettant de maintenir le niveau de l’eau par ombrage (en limitant l’évaporation) et de guider la navigation en période de brume, mais aussi de rythmer votre parcours par diverses séquences paysagères. Selon la localisation, on plante différentes variétés d’arbres.

Parmi ceux-ci, des chênes et des peupliers : les premiers servent comme bois de charpente et entrent dans la fabrication des portes d’écluses, tandis que les seconds sont abattus et transportés en péniche jusqu’à Angers pour être transformés en … allumettes !

LUMIERE1

En décembre 2009, la neige a transformé le canal, modifiant le paysage et l’atmosphère habituels …

canal sous la neige 17.12.09

Un petit jeu ? Il n’y a pas que les arbres. De nombreuses espèces de plantes poussent le long du canal. Pouvez-vous reconnaître ces quelques plantes ?