Cette Eglise a un vécu et fait partie de notre patrimoine. En partie détruite durant la dernière guerre mondiale, elle a été reconstruite telle que vous la voyez aujourd’hui.

L’Eglise St Hermeland de GUENROUET

On sait peu de choses sur son architecture, sinon qu’elle fut l’objet , principalement à la fin du 17ème et au 18ème siècle, de plusieurs agrandissements.

Durant la Révolution, l’Eglise va servir d’écurie pour les chevaux de la Garde Républicaine. Durant cette période, des actes de vandalisme (autel renversé, statues brisées etc…) nécessitent, sur ordre du Gouvernement de l’époque, d’envoyer les cloches à Savenay afin d’y être fondues et monnayées.

Le clergé continua d’exercer clandestinement le culte dans la campagne environnante.

A la fin de la Révolution, le clergé local retrouva son Eglise en bien mauvais état, mais qui devra, pendant un siècle, assurer l’accueil de fidèles.

En 1823, l’Eglise retrouvait une première cloche.

En 1836, une violente tempête occasionna de nombreux dégâts, en particulier sur se clocher et la toiture.

En 1841, des travaux d’agrandissement eurent lieu, grâce au courage des paroissiens et à la générosité des ex Seigneurs de Coislin qui offrirent le bois pour cette restauration.

Le 17 Février 1890, le Conseil Municipal délibère sur la nécessité de construire une nouvelle église du fait que la population, à l’époque, est de l’ordre de près de 3000 habitants.

Deux plans sont proposés sur deux axes directionnels différents.

Le Conseil Municipal retient le premier projet (axe Nord Sud) (Implantation actuelle)

Le projet est approuvé le 23 Juin 1891 et l’entrepreneur retenu estime la coût des travaux à la somme de 78 000 frs.

Début des travaux en avril 1892 avec bénédiction de la première pierre.

Le gros œuvre ne sera terminé qu’en 1893.

La charpente et la toiture se terminent en avril 1894.

Faute de crédit, les travaux seront arrêtés , les travaux ne reprendront qu’en septembre 1895 après que le Conseil Municipal ait couvert un emprunt de 42 000 frs s’ajoutant aux 91 000 frs déjà engagés.

Les travaux de construction seront terminés fin mars 1896 alors que le grand autel sera mis en place pour la première communion du 17 mai 1896.

De Mai 1902 à janvier 1904, pose des vitraux (ceux-ci seront détruits lors des bombardements de 1944) ainsi que mise en place des grilles en fer forgé entourant le chœur.

La Chaire et les Stalles entourant le chœur seront réalisées en 1900.

En 1910, construction du clocher d’une hauteur de 55 mètres , quatre cloches y seront installées. En septembre 1939 , elles sonneront le tocsin annonçant le début du second conflit mondial.

De 1939 à Août 1944, Guenrouët ne sera pas trop perturbé par la guerre et l’occupation, mais il n’en sera pas de même à compter de septembre 1944.

Suite aux débarquements de Juin 1944, les troupes alliées, soucieuses de libérer la France , et afin de laisser l’occupant sur la copte Atlantique, établissent une poche dont la frontière naturelle était le canal de Nantes à Brest.

Commencèrent alors une série de bombardements quotidiens, l’Eglise et son clocher étant une cible idéale pour les tirs de l’armée américaines et des résistants. (durant cette période, plus de 9000 obus venant de la rive opposée du canal s’abattirent sur Guenrouët)

Le 7 décembre 1944, à 9h25mn du matin le clocher fut abattu et lors de sa chute, écrasa la voute de pierres. Trois des quatre cloches furent brisées et la totalité des vitraux éclatée.

La population de Guenrouët du être évacuée.

Le clergé trouva refuge à la ferme de Couêly jusqu’en janvier 1945, puis à Bellefontaine jusqu’au 8 mai 1945. Durant cette période, les offices religieux furent célébrés dans plusieurs endroits de la commune (chapelle, granges, hangar, voir Chateaux…..)

A la fin de la guerre, tout le monde reprit le chemin du bourg et constata les dégâts occasionnés sur l’église ainsi que sur plusieurs habitations qui avaient également souffertes des bombardements.

Grâce à la volonté du Clergé, de la municipalité et de la population toute entière, le dossier de reconstruction fut lancé.

Grâce à la personnalité de Mr Caux, alors maire de GUENROUET, ce dossier alla très vite, en particulier pour son financement pris en compte dans le cas des dommages de guerre.

Les travaux de reconstruction débutèrent en 1946 pour se terminer en 1949.

En 1949, après avoir été refondues à Annecy, les 3 cloches retrouvèrent leur place dans le clocher restauré.

LES VITRAUX

Point d’orgue de la reconstruction de cette église. Ces vitraux constituent un ensemble artistique que l’on doit au maître verrier Gabriel LOIRE des ateliers de Chartres.

Utilisant une toute nouvelle technique dans l’art du vitrail, à savoir l’utilisation de la dalle de verre sertie dans du ciment, ce qui permet la réfraction de la lumière de telle façon, qu’elle parait venir plus de l’intérieur du verre que de derrière.

Gabriel LOIRE n’a pas hésité à revenir à l’art de la rosace pour la décoration de l’église, la forme verticale des vitraux étant un autre élément artistique du Maître.

27 Vitraux composent son œuvre :

Les 7 vitraux qui entourent le chœur sont les vitraux de St Hermeland (patron de la paroisse), Ste Anne (patronne du Cougou), Ste Geneviève, St Donatien et St Rogatien, St Sébastien, St Yves (1er patron de la chapelle de Bolhet), St Clair.

Aux deux extrêmes et se faisant face :

Le vitrail de St Louis et celui de St André.

Les 18 autres vitraux représentent quelques grandes figures canonisées par l’église catholique :

Entourant l’entrée, les vitraux de St Gohard, St Félix, St Similien et StPasquier

A gauche et à droite en regardant la porte d’entrée , les vitraux de Ste Françoise d’Ambroise et Ste Bernadette.

Eclairant les bas côtés, les vitraux de l’apôtre Paul, St Jean-Marie Vianey, St Pierre, St Antoine, St Joseph, LE Sacré Cœur.

De chaque côté de l’entrée située sous le clocher, les vitraux de St Jacques, St Lois Marie Grignon de Montfort, St Michel, Ste Thérèse, Ste Jeanne d’Arc et celui de la Vierge Marie.

A chacun de ces vitraux, Gabriel LOIRE y a associé , soit un monument ou un lieu situé sur la Commune, soit un monument les évoquant. (vous pouvez prendre connaissance de ces lieux et monuments en observant les vitraux actuellement en place dans l’église de GUENROUET)

Deux rosaces viennent compléter le travail de Gabriel LOIRE. La première située côté Est prend pour thème la passion du Christ. Dans la partie basse représentant les scènes de la flagellation y est inscrit la phrase « ils ont frappé sur Moi comme sur une enclume » « 9 Septembre 1944 – 8 mai 1945 » rappelant le parallèle entre le martyr subi par le Christ et celui subi par l’église de Guenrouët durant les bombardements. La deuxième, située au dessus de la porte d’entrée est consacrée à la vie de la mère du Christ.

En 2002, fragilisée par les usures du temps et les intempéries (exposition Sud) cette rosace a fait l’objet d’une rénovation totale. Après avoir été entièrement démonté , tous les éléments de cette rosace ont été reconstitués dans les « ateliers VITRAIL » de Remuillé par Alain ROUILLARD Maître Verrier.