Le Canal et la poche de Saint Nazaire

(Texte réalisé à partir du dépliant édité par l’Office du Tourisme)

Qu’est ce que la Poche de Saint Nazaire ?

C’est la dernière zone du territoire français, occupée par les troupes allemandes d’août 1944 à mai 1945. Elle s’étend de l’embouchure de la Vilaine à Pornic, sur le secteur de Guenrouët, la ligne de démarcation suivait le canal …

L’Histoire

 Bombardements 1Bombardements 2Bombardements 3La « poche » pour les guérinois débuta réellement le 4 août 1944 avec la destruction du pont St Clair par l’armée allemande. Pendant 8 mois, la population du secteur va subir des bombardements incessants. Une estimation, faite par les officiers allemands avant de partir, indiquait que 7 600 obus avaient été tirés sur le bourg de Guenrouet et au moins 23 000 sur le territoire communal.

Eglise détruite 1944La semaine la plus terrible fût du 14 au 21 janvier 1945, les rafales d’obus étaient continues. La population du bourg dût être évacuée en catastrophe, sous la neige, qui plus est; Pendant tous ces bombardements, l’église fût une cible privilégiée : à plusieurs reprises, elle fût atteinte et le 7 décembre 1944, au 17ème coup du bombardement, le clocher tomba. Des lieux de culte provisoires, (chapelles de Bolhet et du Cougou) ou improvisés (dans les fermes de Bellefontaine, Brivé, Couelly ou encore de Saint-Julien) furent alors établis à quelques kilomètres du bourg sinistré.

Les vitraux, réalisés par Gabriel Loire, qui illuminent le choeur de l’église Saint-Hermeland, racontent à leur manière cet épisode dramatique de l’histoire de Guenrouët.

Vitraux 1944-1951

Un témoignage par Marie Briand

 » La guerre – ce mot barbare – nous, les jeunes des années 40, nous ne la connaissions que par l’école, que par l’histoire de France. La guerre, ce n’était pas pour nous, c’était pour le nord et l’est. Pourquoi y aurait-il eu la guerre, chez nous, ici à Guenrouët ? Nous sommes si loin de la frontière. Bien sûr, il y avait eu l’exode en 1940 et les réfugiés de Paris, de Reims et même de Belgique. Bien sûr, à la débâcle, il y avait eu les « gardes territoriaux » (nos pères avec leurs brassards confectionnés à la hâte) qui, avec leurs fusils de chasse, patrouillaient à la recherche d’hypothétiques espions allemands. Bien sûr, il y avait les bombardements de Saint Nazaire et ceux de Nantes. Notre campagne se remplissait de réfugiés et notre école était pleine à craquer. Mais pour nous, l’été 44 c’était l’euphorie : nous allions être libérés sans problème.
Qui aurait pu deviner que « notre guerre » allait commencer, alors qu’elle se terminait à l’ouest… «